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    Le Paléolithique

    L'Afrique est le berceau de l'humanité, car on y a retrouvé les plus anciennes traces d'homme, notamment dans le rift d'Afrique de l'est à l'époque quaternaire (Pléistocène). Mais en ce début de XXIè siècle, il apparaît que ce berceau se serait déplacé vers le Sahara et le bassin du lac Tchad en particulier avec la découverte de Toumaï. Comme le disait l'Abbé Breuil, "le berceau du monde est à roulette" (cité par Pales 1962), pour signifier que les recherches fourniraient de nouveaux éléments propres à repositionner encore ce berceau.

    C’est bien ce qui se passe actuellement avec les travaux de Hublin (Ben-Ncer et Hublin 2017 ; Hublin et al. 2017), qui identifie l’homme de Djebel Irhoud comme le plus vieil Homo sapiens daté de 315 000 ans. Ainsi, à la théorie de l’homme émergent d’Afrique de l’est, succède une vision plus panafricaniste de l’émergence de l’homme moderne. L’archéologie se développant fortement au Maroc et en Algérie, rien d‘étonnant alors de trouver dans l’Oued Boucherit près de Setif, un Oldowayen d’un peu plus de 2 Ma, un Acheuléen de 1,7 Ma, en somme une remise en question de la chronologie du paléolithique africain (Vernet 2021).


    Toumaï

    1992 chavaillon acheuleenToumaï - Sahelanthropus tchadensis - est l’un des plus vieux hominidés, exhumé en 2001 dans le désert de Djurab au nord du Tchad. La faune associée lui donne une biochronologie de 6 à 7 millions d’années, repoussant ainsi la divergence d’avec les chimpanzés, dont il est proche (Brunet et al. 2002). Il permet aussi d’étendre l’aire géographique des hominidés à l’Afrique centrale et occidentale, rebattant ainsi les cartes des origines des hominidés.

    A la suite de Toumaï, on doit noter deux australopithèques également découverts au Tchad. En 1995, l’équipe de Michel Brunet découvre Abel, Australopithecus bahrelghazali, le plus occidental des australopithèques. Dans son contexte, la faune associée de mammifères permet de proposer un âge biochronologique de 3 à 3,5 millions d’années. Abel élargit considérablement l'aire de répartition des préhumains en montrant que, très tôt, ils occupent un vaste territoire allant de l'Afrique du sud à l'Afrique de l'ouest en passant par l'Afrique orientale (Brunet 1995). En 1961, Yves Coppens découvre un crâne d’hominidé à Yaho-Angamma, toujours au Tchad, qu’il nomme Tchadanthropus uxoris cet individu serait proche de l’Homo erectus et daterait de 1 million d’années.

    Le paléolithique commence avec la première pierre taillée par l’homme Homo habilis, il y a près de trois millions d’années (3 Ma), définie comme étant la période pendant laquelle l’espèce humaine a physiquement évolué, passant du pré-Australopithèque à Homo sapiens. Son système économique était basé sur le mode d’exploitation naturelle des ressources animales et végétales, c’est dire qu’à cette époque, l’homme luttait beaucoup plus pour sa survie que pour la transformation ou la maîtrise de son environnement, il vivait là où les ressources se trouvaient. Mais aujourd’hui, les discussions vont bon train sur l’adéquation outils - homme habile, et les indices, bien que manquant parfois de contexte, se multiplient pour repousser la datation des premiers outils et donc potentiellement les attribuer à un autre genre que l’homme.

    Thierry Tillet 1982Pendant toute cette période du paléolithique où l’être humain était réduit à une vie de prédation faite de chasse, pêche et cueillette (fruits et coquillages), des hommes s'étaient établis dans les régions sahariennes supposées les plus accueillantes à savoir l'Aïr, le Ténéré, le Kawar et le Djado c’est du moins ce que les outils en pierre, bifaces et hachereau, tendent à nous dire du moment où, au Niger, aucun fossile humain de type paléolithique n’a été découvert jusque là malgré la présence d’industries assez anciennes, dont certaines remontent peut-être à un million d’années (Gado et al. 2001). Cette première industrie lithique, dite des "galets aménagés", souvent assimilée avec l’Oldowayen, se retrouve autour du bassin du Lac Tchad, de la Vallée de la Tafassasset entre Aïr et Fezzan, dans le Hoggar ainsi qu'au Mali, mais aucune trace n'a encore été décelée aux abords de l'Ighazer. Plus au sud, la zone forestière nigériane notamment, révèle également quelques sites de galets aménagés datant d'environ 2 Ma.

    On ne sait encore que peu de choses de la vie des tailleurs de galets, si ce n'est qu'ils vivaient préférentiellement près des lacs où l'on a retrouvé des restes d'aménagement de huttes (Aumassip 2004). Ils devaient vivre de la chasse de petits gibiers mais surtout de cueillette de baies et de ramassage d’escargots, ne dédaignant pas une charogne. Le renforcement de la nourriture carnée lui a sans doute permis de libérer du temps, qu'il a pu mettre au profit de l'évolution technologique de son industrie lithique. Cette civilisation des galets aménagés évoluera sur place en civilisation Acheuléenne (Pales 1962), également présente au Niger surtout tout autour du grand lac Tchad, dans l’est de l'Aïr, le Ténéré, le Djado, présent aussi dans la vallée de la Mékrou au sud-ouest du pays (Gado et al. 2001 ; Vernet 2004).

    Même si la plaine de l’Ighazer n’a pas révélé de sites de cette période, il est très probable qu’au moins lors des périodes climatiques les plus favorables, les hommes aient chassé et parcouru la vallée et les marigots qui devaient fournir des sites d’habitat au moins temporaires, à l’instar du pourtour du grand bassin du Lac Tchad. Le PAU1 n’a d’ailleurs recensé que deux sites paléolithiques en Ighazer : Abatrakum, un atelier de débitage à l’ouest de la plaine et Azeten, un site d’habitat au nord de la plaine, sans plus de précision sur les matériels entrevus (Poncet 1983). Il est remarquable qu'aussi peu de sites paléolithiques n'aient été découverts. Selon le PAU, il est possible que les sites paléolithiques soient actuellement enfouis sous une notable épaisseur de matériaux accumulés (sables éoliens et alluvionnaires, argiles alluvionnaires) et donc non distincts en surface (Poncet 1983). Robert Vernet a indiqué deux sites paléolithiques au sud des falaises de Tiguidit, sans plus de précision (Vernet 1993) et on notera un « coup de poing » Chelléen découvert entre In Gall et Assaouas par des unités méharistes dans les années 30 (Le Rumeur 1933).


    L'Acheuléen

    paleolithiqueAppelé également Early Stone Age (début de l'âge de pierre), l'Acheuléen débute en Afrique avec Homo ergaster, en ce qui concerne la domestication du feu et l’utilisation de certains types d’outils spécialisés destinés à la chasse et datés de 1,7 Ma à environ 200 000 ans BP, selon les régions. L'Acheuléen est en fait caractérisé par sa pièce « symbole », le biface, mais l’outil qui caractérise l'acheuléen africain est le hachereau, présent dans tout le Sahara (Camps 1974). Au Sahara, la fin se situerait plutôt vers 300 000 BP et on y trouverait surtout de l’Acheuléen moyen à récent, avec une augmentation de la technique de débitage Levallois, une baisse du nombre des hachereaux, des bifaces de plus en plus évolués. Les hommes acheuléens étaient des chasseurs-cueilleurs qui connaissaient le débitage Levallois et avait donc une pensée conceptuelle. Ils vivaient près des lacs et sources dans des huttes, et maîtrisaient le feu (Aumassip 2004).

    En Afrique de l'Ouest, en raison d'un manque de données et d'une mauvaise définition des sites, l'Acheuléen semble émerger ou se répandre assez tardivement par rapport aux autres régions du continent (Mesfin et Thiam 2022). L’Acheuléen occupe au moins 3 km2 à Lagreich dans le bas Tilemsi. D’autres gisements de moindre étendue sont connus dans ce secteur et, plus au nord, jusqu’au sud du Tanezrouft (Dupuy 2022). Il est présent au nord-est du Niger (Djado), ainsi que dans la vallée de la Mékrou au sud-ouest du Niger (Vernet 2004). Entre ces deux extrêmes géographiques du Niger, il faut bien avouer que peu de recherches et d’études lui ont été consacrées. A Adrar Bous, cette industrie se situerait dans des limons datés d’au moins 250 000 BP et peut-être même jusque vers 400 000 BP (Clark 2008). L'industrie acheuléenne de l'Adrar Bous est facilement assignée stylistiquement à l'Acheuléen supérieur, les bifaces comprennant à la fois des formes de haches à main et des fendoirs, la technologie bifaciale étant solidement associée à la technique Levallois.

    Lors des épisodes arides, les populations du Sahara se réfugient sur les montagnes, mais surtout sur le sahel méridional et la vallée du Nil. Ces mouvements de populations intercalent les cultures sur différents sites qu'ils réoccupent, ce qui complique à l'évidence les tentatives d'interprétation des chronologies culturelles au Sahara. Néanmoins, il y a une bonne concordance entre les sites à galets aménagés et ceux de l'Acheuléen, ce qui évoque une évolution in situ de ces cultures (Aumassip 2004), même si la présence de galets aménagés ne signifie pas automatiquement une culture ancienne comme l’Oldowayen (Vernet 2004). La maîtrise d'une nouvelle technique, le débitage Levallois, matérialise l'entrée de Homo ergaster dans la pensée conceptuelle car cette technique nécessite de conceptualiser la pièce finale avant les premiers coups de percuteur. La maîtrise complète du feu, vers 400 000 BP (Gado et al. 2001), est un autre élément d'importance qui va leur donner un avantage certain sur la faune qui partage leurs territoires. Auparavant, le feu était possiblement utilisé de façon accidentel lorsque la foudre tombait par exemple et pourrait ainsi remonter vers 1 million d’années. Homo ergaster devait également posséder le langage articulé, peut-être lent et maladroit, mais suffisant pour faire de courtes phrases. Encore mal armé pour s'attaquer au gros gibier, il est autant chasseur que charognard. La maîtrise du feu à modifié son comportement, entraînant une plus grande convivialité, et permis de goûter au cuit, autre facteur lui permettant d’accroître ses facultés intellectuelles.

    1982 tillet acheuleenL’Acheuléen apparaît au Maroc vers 1,3 Ma et entraînera une évolution régionale buissonnante au cours du Pléistocène moyen, conduisant à l’émergence du Paléolithique moyen africain, le Middle Stone Age entre 400 et 300 000 ans (Raynal 2022). Il est notamment marqué par Homo Darelbeida (de la ville de Casablanca) dans la période finale de l’Acheuléen vers 500-700 000 ans BP. Ces spécimens sont à l’évidence les représentants en Afrique du nord d’une nouvelle humanité apparue en divers points d’Afrique au milieu du Pléistocène et dont il reste encore à découvrir les relations exactes d’avec les autres anciens fossiles du Maghreb et d’Afrique, dont les récentes découvertes de Djebel Irhoud (Raynal 2021).

    Pour le nord Sahara, il faudra attendre les débuts de l’Acheuléen vers 700 000 BP (Alimen 1977) et pour le Sahara central, le site de l’Adrar Bous a été placé par Desmond Clark dans une fourchette allant de 400 000 à 200 000 BP (Gallin 2009). Les débuts de l’Acheuléen au Niger ne sont donc pas très bien connus. Il a surtout été reconnu dans la région d’Agadez où il a été trouvé in situ, en sus de l’Adrar Bous, du Kori Tagueï et de Agamgam dans l’est de l'Aïr (d’un âge supérieur à 60 000 BP), ainsi qu’à Bilma (daté de 33 400 BP) et dans le Djado (Maley et al. 1971 ; Bernus et al. 1986). L’industrie est encore constituée pour le quart de galets aménagés, avec prédominance de polyèdres, de bifaces archaïques, trièdres et pics. Les sites avaient antérieurement livrés quelques rares hachereaux et quelques outils sur éclat, on y dénombre sept à huit outils différents (Fauvelle 2019). Ces datations de contexte, somme toute très récentes, seront certainement à remettre en perspective des avancées récentes de la connaissance du paléolithique en Afrique.

    Pour Chavaillon, « l'Acheuléen final ou évolué se situe là où le désert l'emporte aujourd'hui sur une région qui a été plus humide et sans doute lacustre. Il témoigne d’ouest en est d'une perfection technique remarquable, de l'association systématique de pièces appartenant à une époque ancienne, reliques des premiers stades de l'Acheuléen, avec l'outillage nouveau du paléolithique moyen. Curieusement, dans les mêmes sites, on a trouvé les grands bifaces de l'Acheuléen évolué et les petites pièces bifaciales, plates, foliacées qui sont les prémices de nouvelles cultures, l'Atérien nord africain d'une part, le Lupembien d’Afrique équatoriale de l'autre, toutes industries du Paléolithique moyen ayant une même technique de débitage, la méthode Levallois, pour des pièces aux retouches régionalement adaptées aux climats et aux hommes » (Chavaillon 1992).

    Il y a 400 000 à 300 000 ans, une évolution technologique importante dans la taille des pierres se manifeste donc presque partout en Afrique. Ce n’est que tout récemment que l’équipe de Hublin a mis en relation cette évolution technologique avec l’homo sapiens en refouillant et surtout en utilisant de nouvelles technologies de datation pour réévaluer les données autour de l’homme de Djebel Irhoud au Maroc. Il était initialement considéré comme âgés d'environ 40 000 années et comme une forme africaine des néandertaliens. La datation par thermoluminescence vieillit considérablement cet homme âgé de 315 000 années. Cette preuve fait de Djebel Irhoud le plus ancien et le plus riche site africain d'hominidés de l'âge de la pierre moyen qui documente les premiers stades de l’homo sapiens dans lequel les caractéristiques clés de la morphologie moderne ont été établies. En outre, elle montre que les processus évolutifs à l'origine de l'émergence d’Homo sapiens ont impliqué l'ensemble du continent africain (Hublin et al. 2017 ; Ben-Ncer et Hublin 2017), et pas seulement le rift oriental de l’Afrique duquel aurait émergé tous les Homo sapiens.

    Les découvertes d’Irhoud suggèrent donc que les innovations techniques et technologiques qui caractérisent le Middle Stone Age seraient intimement liées à l’émergence d’Homo sapiens et à sa dispersion à l’échelle du continent africain. Des assemblages lithiques similaires à celui de Djebel Irhoud sont connus dans d’autres régions d’Afrique vers la même époque et témoigneraient de changements adaptatifs qui auraient permis à Homo sapiens de se répandre sur l’ensemble du continent. Les fossiles de Djebel Irhoud représentent les traces les plus anciennes d’Homo sapiens connues à ce jour en Afrique, et ils font certainement partie d’un ensemble de populations présentes dans diverses régions de ce continent (Ben-Ncer et Hublin 2017).

    Au Sahara, le passage de l'Acheuléen final au Paléolithique moyen n'est pas évident. On trouve, certes le rapprochement de l'Acheuléen final et de l'industrie atérienne, mais lorsqu'on les observe en stratigraphie, on note un certain hiatus peut-être dû à des changements climatiques. Dans cette région, on recense d’abord des sites de la culture du Moustérien, notamment au nord de l'Aïr et dont l'origine serait la vallée du Nil. Cette culture s'intercalerait entre Acheuléen évolué et le pré-Atérien entre 200 000 BP et 40 000 BP (Nantet 1998). Le Moustérien africain, de 250 000 à 30 000 BP, possède de nombreux faciès, ce qui pourrait évoquer des évolutions autochtones (Aumassip 2004). La continuité entre le Moustérien du Maghreb est l’Atérien est nette, de même qu’entre ce dernier et le Haut Levalloisien du Sahara oriental (Hawkins et Kleindienst 2001). Beaucoup d'industries donc, entre Acheuléen et Atérien, toujours moustéroïdes avec la technique Levallois, présentes un peu partout au Sahara, mais aussi du Sénégal au Cameroun, dont le sud-ouest du Niger, ainsi que sur le plateau du Djado (Vernet 2004).

    Près de l’Ighazer, deux sites ont été identifiés avec une industrie levalloisiennne à Gara Tchia Bo dans le massif de Temit qui correspondraient à un Acheuléen tardif (Quéchon 1983). À un paléolithique à bifaces, de type acheuléen, succèdent des industries sur éclats dans lesquelles le débitage Levallois intervient en proportion très variable et où l’on notera, toujours à Termit, l’absence d’Atérien (Quéchon 1995). Pour l’Ighazer, on doit également noter une potentielle influence d’une autre industrie, le Sangoen, avec de nombreux sites notamment au Ghana et au Nigeria. Il a longtemps été interprété comme une adaptation au milieu forestier, mais se retrouve dans de nombreux types d'environnement. Néanmoins, le Sangoen n’a pas une véritable unité chronologique et technique ni même géographique, et l’opposition entre Moustérien et Sangoen ne semble pas si clair que cela, car en l'état, il est difficile de faire de véritables différences entre tous ces faciès.

    Le Moustérien consiste en un ensemble lithique avec technologie Levallois classique et comprend principalement des pièces retouchées latéralement, des pointes retouchées, des denticulés et encoches. Il couvre un intervalle chronologique approximatif entre 300 000 et 30 000 ans, et se retrouve présent quasiment sur toute l’étendue du Sahara (Caparros 2022). On a longtemps nié l’existence d’un paléolithique moyen au Sahara central au profit d’un Atérien plus récent qui lui aurait succédé, mais il semble bien qu’il y ait une occupation au paléolithique moyen, d’abord de type moustéroïde puis atérien (Vernet 1992). Mais le post-acheuléen reste mal connu. Outre les éclats Levallois retouchés ou non, lui sont attribuées des pièces foliacées, quelques pointes pédonculées que l’on peut qualifier appartenant à l’Atérien (Dupuy 2022).

    Tandis que le Moustérien évoluera en Atérien, le Sangoen évoluera en Lupembien, caractérisé par le biface lancéolé que l’on retrouve à Ounjougou près de la falaise de Bandiagara (Hawkins et Kleindienst 2001), ainsi qu’Adrar Bous au nord de l’Aïr. Homo sapiens est alors bien installé dans toute l'Afrique, le débitage Levallois est la règle avec des outils de plus en plus spécialisés. L'homme est alors un semi-sédentaire et se déplace beaucoup selon les conditions d'un environnement de plus en plus aride. La plaine de l’Ighazer est à la confluence de ces différentes cultures paléolithiques, Moustérien au nord, Sangoen au sud, mais surtout Homo sapiens, qui devient sapiens sapiens, atteint un niveau technique et culturel similaire presque partout en Afrique (Vernet 2004). Les industries lithiques, si elle relèvent de techniques et de concepts de taille connus, montrent néanmoins des caractéristiques régionales marquées qui peuvent donc signaler des échanges entre communautés régionales, mais aussi une appropriation particulière de ces échanges qui mène vers de nombreux faciès culturels, qu’il peut être vain d’y voir des cultures parfaitement identifiées.


    L'Atérien

    1992 chavaillon acheuleenL’Atérien est défini depuis 1922 par Reygasse, comme un moustérien à outils pédonculés. Il se présente comme un faciès moustérien de débitage Levallois souvent laminaire, à nombreux racloirs, à pointes abondantes et proportions de grattoirs plus fortes que tous les autres faciès moustériens. Une partie non négligeable de son outillage possède un pédoncule en général taillé sur les deux faces. On peut donc dire que l’Atérien est doublement un faciès moustérien par la répartition originale des fréquences typologiques de ses outils et par ses pièces pédonculées (Tixier 1967).

    La datation de l’Atérien est encore problématique, la plupart des dates radiocarbones en Afrique du Nord sont infinies, ce qui signale que cette civilisation est antérieure à 40 000 BP. Par ailleurs, les tentatives d’établir des corrélations entre l’Atérien et les évolutions climatiques sont fort malaisées, du fait que le Sahara n’est pas climatiquement homogène (Hawkins et Kleindienst 2001). Néanmoins, il est intéressant de signaler les travaux de Thierry Tillet, qui a pu montrer que, dans chacune des grandes régions africaines où on a retrouvé une industrie atérienne, celle-ci était associée à des phases relativement humides, comme dans le bassin tchadien (Tillet 1987). De fait, on retrouve l’homme Atérien, un chasseur cueilleur, aussi bien dans les montagnes de l’Atlas et du Sahara central, que dans les plaines près des points d’eau lacustres, suivant ainsi son gibier et l’évolution des ressources botaniques, démontrant donc une grande mobilité qui se traduit par une homogénéité de cette culture, mais qui reste difficile à cerner sur toute l’Afrique du nord (Le Quellec 2014).

    Au Maghreb, un faciès moustéroïde semble évoluer en Atérien qui se répartit de l'Atlantique au Nil, de la Méditerranée au 18° de latitude. Il est l’œuvre d’Homo sapiens sapiens dont l’homme de Dar es Soltane en est un des représentants, même si on ne connaît pas pour autant l’origine qui pourrait dater de la période humide 90 000 – 65 000 BP, succédant ainsi à l’homme de Djebel Irhoud, un moustérien régional du Maroc qui fait la transition entre le Late Stone Age et le Middle Stone Age (Vernet 2004). La culture de l'Atérien ne serait donc qu'une adaptation d’un Moustérien par l'adoption d'une nouvelle technique d'emmanchement, le pédoncule que l’on retrouve sur beaucoup d’outils : c’est une industrie lamellaire qui se poursuivra jusqu’à l’orée du néolithique, même s‘il n’y a pas de véritable continuité avec ce dernier surtout au Sahara central (Camps 1974). De récentes mesures sur la datation de sites Atérien, par les résidus de l'uranium, indiquent qu'ils remonteraient vers 200 000 ans BP. Ceci remet évidemment en cause la chronologie jusqu'alors admise, de 40 000 à 20 000 BP, ainsi que les relations supposées entre ces cultures. Au Maghreb, dans le site de Sidi Saïd, nous rencontrons une industrie atérienne à pièces pédonculées, au-dessous d’un faciès moustérien riche en racloirs et pointes à retouches unifaces, remettant ainsi en cause l’antériorité du Moustérien sur l’Atérien, qui est une donnée conventionnellement arrêtée (Betrouni 2009). En attendant que ces données se confirment ou plutôt se précisent régionalement, on place entre l'Acheuléen et l'Atérien diverses autres cultures, dont on ne sait que peu de chose et que l’on rassemble dans le Middle Stone Age que l'on retrouve au Sahara méridional sur de petits sites non encore étudiés.

    1989 tilletSi la fin de l’Atérien se situe juste avant le grand aride du maxima glaciaire qui précède l’holocène vers 20 000 BP, ses débuts sont encore flous au Sahara central, 90 000 BP pour Gado (Gado et al. 2001), 60 000 pour d’autres (Barbaza 2018). Sans données en Ighazer, si nous regardons sur l’Aïr oriental où l’on dispose de sites atériens, il est certain que cette culture est présente lors de la phase humide entre 40 000 BP et 33 000 BP près de Bilma. Une seconde phase humide, de 29 000 à 20 000 BP verra des sites plus évolués occupés dans l’Aïr oriental comme Adrar Bous ou Anakom. Entre ces deux phases, la période aride a obligé les populations à se replier vers des climats plus cléments, comme la bordure orientale de l’Aïr. Entre plaine et montagne, les populations ont pu tenter de survivre autour des maigres ressources (Tillet 1987), profitant tantôt de la plaine, tantôt de la montagne. Ces périodes humides que connaît le Sahara sont le plus souvent opposées à un aride en Afrique orientale dont les populations migrèrent sans doute vers ce Sahara plus humide. Cette opposition de climat a pu réguler les relations entre le Sahara central et le Nord Soudan voir la vallée du Nil, sans doute même jusqu’au néolithique et aux civilisations pastorales.

    L'homme Atérien est le Cro-Magnon de l'Afrique du nord : il a des os épais, une tête large surbaissée, il a une ascendance avec l'homme de Djebel Irhoud et la culture du Moustérien dont il serait issu. On lui reconnaît une descendance avec l'homme de Mechta el Arbi que l'on retrouve dans tout le Maghreb occidental. C’est un Homo sapiens sapiens archaïque (Camps 1987).

    L'homme de la fin du paléolithique est un semi-sédentaire qui pratique un nomadisme saisonnier selon les groupes et régions du Sahara. Il se nourrit de la chasse, de la pêche et de la cueillette, il commence à se spécialiser, il utilise plusieurs matériaux pour construire des outils - la pierre, le bois et les os - marquant ainsi une nouvelle évolution dans le comportement sociétal et l'appréhension de son environnement. Cette civilisation saharienne trouve une limite méridionale en Aïr et Ighazer, elle occupe tout le Sahara, de la vallée du Nil à l’Afrique du Nord jusqu’à la boucle du Niger (Fauvelle 2019), au Sud il ne descend pas au dessous du 18° parallèle, ce qui pourrait peut-être s’expliquer par le fait que nous sommes là sur la limite septentrionale des grandes étendues lacustres du grand lac Tchad (Tillet 1987), l’Ighazer et les falaises de Tiguidit pouvant être une de ces limites lacustres.

    La civilisation de l’Atérien se caractérise par un fort débitage Levallois, et par la présence d’un pédoncule d’emmanchement à la base des pièces lithiques. Il est particulièrement abondant au nord-est du Niger dans le Kawar à partir de Seguedine ainsi que dans le Djado. Il se retrouve également en Aïr, à Ekouloulef, Adrar Bous, Anakom kori et Amakon sur plusieurs hectares, ou encore Mouezout, mais aussi en Ighazer, présent surtout sur le piémont de l’Aïr occidental. Il serait par contre absent du sud-ouest du Niger (Durand 1995 ; Gado et al. 2001). Pour Thierry Tillet, l’homme Atérien pénétra l’Aïr par l’est et chercha à l’intérieur du massif des ressources en pierre, comme les rhyolites très appréciées par les tailleurs, mais ne s’y installa pas vraiment, car on n’y retrouve que des ateliers temporaires de débitage, les habitats étant plus sûrement situés sur le piémont oriental de la montage bleue (Tillet 1991). A Adrar Bous en particulier, on note la présence d’outil issus d’une roche dont le gisement le plus proche est à 280 km, ce qui signale, une fois de plus, la grande mobilité de cette culture ou bien la pratique d’échange à moyenne distance (Hawkins et Kleindienst 2001). Un peu plus au sud, aucun outil pédonculé n’a encore été découvert à Termit ce qui confirme la limite méridionale évoquée plus haut. D’ailleurs, à Termit l’industrie moustéroïde constitue la phase terminale du paléolithique (Quéchon et Roset 1974).

    Thierry Tillet 1982Si l'Atérien est bien délimité avec une limite méridionale autour de la latitude de 18°-19° nord et une continuité du peuplement dans ses techniques, il n'en va peut-être pas de même en zone sahélienne. Malheureusement, les données manquent notamment à cause de sites non retrouvés dans des contextes stratigraphiques satisfaisants permettant de dater de manière indirecte les industries lithiques. Ainsi, l'un des sites d'Afrique de l'ouest le plus représentatif, Ounjougou au Mali, témoigne d'une occupation paléolithique dense du Sahel, dont les peuplements ont connu des renouvellements réguliers et rapides, sans en connaître encore les raisons (Soriano et al. 2010). Cette opposition entre la séquence d’Ounjougou, où chaque occupation diffère de la précédente par ses traditions techniques, et l’Atérien, où les mêmes pratiques techniques se perpétuent sur un temps long, suggère qu’une frontière sépare ces deux mondes, frontière d’ailleurs soulignée par la limite méridionale très abrupte de la distribution de l’Atérien. Une fois de plus, la plaine de l'Ighazer se retrouve aux confins de cultures et de peuplements de différentes influences, dont il est encore bien difficile de cerner tous les contours.

    On ne doit donc pas oublier l'influence des cultures de la forêt, au sud du Sahara, ou tout du moins de la savane, qui sont actuellement très méconnues et très peu étudiées. L’archéologie au Niger est essentiellement calée sur une vision nord-sud, voire est-ouest, des déplacements de populations. « Les fabricants de bifaces acheuléens, de pointes atériennes ou d'instruments de chasse microlithiques, les éleveurs de bovins, de moutons et de chèvres, les constructeurs de structures funéraires monumentales et les seigneurs de guerre haoussa auraient tous migré vers le sud, face à une dessiccation croissante » (Haour 2003). Si ce modèle n’est pas faux, il ne laisse que peu de place aux populations soudanaises qui pourtant développèrent elles aussi leurs cultures. L’un des témoignages de l’influence des civilisations de la forêt est possiblement un biface lancéolé que l’on retrouve sur des sites Atérien comme Adrar Bous et que Clark met en relation avec le Lupembien d’Afrique centrale (Hawkins et Kleindienst 2001 ; Clark 2008).

    Vers 18-20 000 BP, une phase de réchauffement se manifeste et provoque, en 2000 ans, la remontée des eaux océaniques de 100 mètres. La dégradation de l’environnement ira en s’accentuant de 20 000 jusqu’à 12 500 ans BP, allant d’un climat fortement humide à une aridité de plus en plus croissante, dont le maximum est atteint vers 19 000 BP (Betrouni 2009). Cette période, dite désert du Kanémien ou Ogolien pour le Sahara occidental, vida le Sahara de ses populations (Tillet 1987 ; Aumassip 2004). En fait, à chaque épisode aride, elles se replièrent sur les marges du désert, le Sahel et la vallée du Nil en particulier (Nubie), bien qu'une partie ait pu s'accrocher aux reliefs, ceci pouvant être l'une des raisons à l'émergence de savoir-faire endogènes comme la céramique au début du Néolithique dans le Sahara central. Le Kanémien s'est achevé par une première phase humide datée de 13 000 à 12 500 ans BP. L'aridité est ensuite revenue durant environ deux millénaires, entrecoupée par quelques brèves phases humides (Maley 2004). Si l'Atérien se termine vers 22 000 ans BP au Maghreb, ce serait plutôt vers 20 000 ans BP au Sahara central et oriental, mais jamais il ne semble évoluer vers le microlithisme et les néolithiques, et on ne connaît pas de groupe humain au Sahara, héritier de l'Atérien (Vernet 2004). L’Atérien disparaît d’abord en Afrique du nord oriental et semble donc se contracter sur les massifs de l’Atlas Marocain et du Sahara central vers 20 000 BP (Le Quellec 2014).

    L’aérologie de l’industrie lithique est un outil permettant de visualiser dans l’espace le développement de telle ou telle technique, mais son revers est qu’elle ne montre que rarement la dimension temporelle qui fait se mouvoir ou se superposer les cultures de manière peut être anachronique. Avec de plus ou moins grandes communautés qui se déplacent en fonction des facteurs climatiques et édaphiques, il n’est donc pas impertinent de trouver une culture dans un espace temps qui lui aussi évolue, occupant et réoccupant des sites, sans forcément être une succession définitive de cultures. L’anthropologie apporte quelques indications, Dutour évoque une certaine affinité et continuité entre les hommes de Djebal Irhoud, Dar es Soltane et Mechta El Arbi sur l’Afrique du nord (Tillet 1997), dont un certain nombre a pu, à certaines époques, investir à plusieurs reprises le Sahara méridional.


    Adrar Bous

    Clark - Adrar BousLes travaux de Desmond Clark dans les années 70, publiés au début du XXIè siècle nous permettent d’en savoir un peu plus sur l’Atérien proche de la plaine de l’Ighazer.

    Dans deux localités de l'Adrar Bous, l'Atérien se situe au-dessus d’une couche sédimentaire, datée entre 100 000 et 250 000 BP, qui elle-même recouvre l'Acheuléen. L'échantillon de cette couche contient des techniques de réduction de noyaux Levallois et de disques, mais il ne contient pas de pièces à pédoncule ni d'autres outils typiques de l'Atérien. Ce Paléolithique moyen ou Moustérien, sous-jacent de l'Atérien à Gabbro Hill et à Hidden Valley dans l’Adrar Bous, se distingue par l'utilisation constante de matières premières locales, alors que la principale caractéristique de l'Atérien est l'utilisation de tuf vitrique silicifié provenant des affleurements éloignés du massif de l'Adrar Bous au nord et à l'est. Les assemblages de l'Atérien recouvrent de la même manière ceux du Paléolithique moyen au Soudan, dans les parties nord-ouest de l'Afrique du Nord et au Sahara dans les régions de l'Acacus et du Tassili en Libye et en Algérie, soutenant l'existence d'un assemblage du Paléolithique moyen inférieur (Moustérien) sous-jacent de l'Atérien à Adrar Bous. L'Atérien d'Adrar Bous est donc provisoirement daté par la stratigraphie de cette industrie du paléolithique moyen entre 45 000 et 150 000 ans BP (Clark 2008).

    L'Atérien d'Adrar Bous se distingue par la présence de pièces bifaciales foliacées finement retouchées et de bifaces à noyau et lancéolés, caractéristiques du complexe industriel du Lupembien d’Afrique centrale. Cette combinaison particulière est similaire à celles trouvées sur d'autres sites du grand bassin du Tchad, c’est à dire Seguedim, Chemidour et Ounianga Kebir. Ces résultats tendent à soutenir l'idée que l'Atérien du bassin du Tchad et ses piémonts adjacents constituent une variante géographique distincte de l'industrie atérienne. Clark suggère que l'Atérien du bassin du Tchad a des affinités équatoriales plus fortes que celles suggérées par les analyses d'assemblages plus septentrionaux, ce qui pourrait être en accord avec les affirmations de Kleindienst (1998) et de van Peer (2001) concernant l'origine de cette industrie au sud-est du Sahara (Clark 2008).

    Par conséquent, la zone du Sahara méridional comprenant le nord du Niger, le nord du bassin du Tchad et le sud du Tibesti semble englober une tradition lithique régionale du Paléolithique moyen avec deux subdivisions : une industrie du Paléolithique moyen précoce sans pédoncule et un faciès Atérien plus tardif avec des pédoncules et diverses classes d'outils retouchés et spécialisés. On peut s'attendre à ce que certains assemblages atériens à pointes lancéolées, comme Adrar Bous, soient plus anciens que 80 000 ans avant notre ère. On en déduit donc que le Paléolithique moyen d'Adrar Bous pourrait couvrir une période aussi longue que le dernier interglaciaire et le début du dernier glaciaire. Il y a maintenant peu de doute que les stades moustériens et atériens sahariens du Paléolithique moyen soient associés aux humains anatomiquement modernes des stades 5 et 4 des isotopes d'oxygène (Clark 2008).

    Avec l'Atérien, apparaît une pierre de tuf vitrique silicifié à grain fin, colorée en vert par une petite  quantité de chlorite et dont la texture ressemble à celle du silex, et est de plus en plus utilisée au fil du temps. Elle n'est pas locale, des affleurements existent à 80 km au nord et 200 km à l'est d'Adrar Bous. Cette matière première a donc dû être apportée à Adrar Bous, ce qui traduit soit une population mobile, soit l'existence de relations d'échanges. La plupart des outils du Néolithique Ténéréen ont été fabriqués à partir de cette roche à texture fine.

    L'Atérien d'Adrar Bous, comme dans d'autres sites d'Afrique du Nord et du Sahara, est probablement le produit de groupes mobiles se déplaçant, comme leurs plus grandes proies, au gré des saisons. La distance sur laquelle les matières premières en pierre verte ont été apportées à Adrar Bous suggère des groupes petits et mobiles qui ont exploité un vaste territoire de recherche de nourriture. L'Atérien concorde avec celui de Van Peer, en ce sens qu'il est beaucoup plus probable de le trouver dans le sud-est du Sahara. Il n'y a aucun doute pour Clark, que l'Atérien saharien soit lié au complexe industriel de Lupembien en Afrique équatoriale. Les deux complexes industriels ont des pointes bifaciales lancéolées similaires, finement fabriquées et des outils à pédoncule sont présents dans la phase tardive du Lupembien (Clark 2008).

     

    1. Programme Archéologique d’Urgence de la Région d’Ingall-Tegidda n’Tesemt


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