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    Des sépultures millénaires face aux bulldozers

    Dans les années 80, face à l'imminence des exploitations uranifères, des scientifiques de renom comme les Bernus, Edmond et Suzanne, lancés un Programme Archéologique d'Urgence de la région d'Ingall-Tegiddan Tesemt de 1977 à 1981. Au final, si la région fut en partie épargnée par les mineurs, seul un japonais "traîna" durant 20 ans dans la région avec des promesses en main, l'exploitation fut lancée dans la zone d'Arlit plus au nord et plus prolifique !

    L'ouverture des permis de recherche et d'exploitation entre 2000 et 2010, a remis en "circulation" les potentiels uranifères de la plaine de l'Ighazer. De nouveaux acteurs, comme les chinois, sont arrivés et ont débuté l'extraction du "yellow cake" dès 2011 (cf. article janvier 2011). Ils sont venus avec les promesses de lendemains meilleurs dans le respect de la protection de l'environnement et des droits humains ... bien évidemment !

    Azelik est l'ancienne capitale du Royaume de Tigidda, place forte du Cuivre saharien entre les 10è et 15è siècles. Connue dans les livres d'histoire comme la Takedda visitée par le géographe commerçant Ibn Battuta en 1353, les sites d'habitat de la cité perdue s'étendent autour d'un promontoir rocheux qui émerge dans la plaine. Les recherches des années 80 ont permis d'en esquisser les contours et les grandes fonctionnalités urbaines, mais des fouilles plus précises sont nécessaires pour la bonne compréhension du fonctionnement des populatons médiévales.

    Sur ce même promontoir, on recense des sépultures néolithiques datant de - 2000 av.JC à 1 000 ap.JC, avec pêle-mêle des Bazinas, des Monuments à Alignement et autres Tumulus. Il renferme 10 monuments à alignement, 42 bazinas, 111 tumulus et 6 monuments quandrangulaires de la période islamique. Ceci n'est qu'une nécropole parmi tant d'autres, la plaine de l'Ighazer recensant plus de 50 000 monuments funéraires dont les plus anciens doivent avoir 5 000 ans. 

    La China National Nuclear Corporation (CNNC) qui exploite le site d'Azelik, sans soucis du qu'en dira-t-on, n'hésite pas à construire des routes au milieu des nécropoles millénaires du Niger, sans doute considérées comme de simples "tas de pierre", à renverser les sites archéologiques, sans même les voir ! C'est tout un pan de l'histoire millénaire du nord Niger qui s'évapore avec les poussières des engins. Une civilisation millénaire comme la Chine qui détruit le passé millénaire du Sahara. Mais comment considèrent-ils leur propre histoire ?

    Illustrations : à doite une bazina et quelques tumulus au bord d'une voie minière, pour combien de temps encore ? A droite trois bazinas et deux monuments à alignements. En haut une bazina d'un diamètre de 10 mètres et un monument à aignement composé d'un tumulus cerné par un cercle de pierre et un alignement de 5 tourettes à l'est.

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    Nécropole près d'azelik coincé entre 2 sites d'exploitation uranifère ; au rythme de l'expansion des mines, ces monuments sont condamnés ! (imagerie 2016 - 17°29'18.6"N 6°44'51.4"E)azelik1